Andreas Fogarasi - Vasarely go home

Vasarely Go Home

Andreas Fogarasi

05/07/2012 - 16/09/2012

 
L'installation et le documentaire « Vasarely Go Home » évoquent deux évènements concomitants, lesquels ont eu lieu le même jour à Budapest, le 18 octobre 1969.
Ce jour-là, Victor Vasarely, artiste de renommée internationale d'origine hongroise inaugurait sa grande exposition rétrospective au MUCSARNOK, le musée d'art moderne de Budapest. C'était l'une des première et des plus importante apparition officielle de l'art abstrait en Hongrie.
À cette époque, l'avant-garde hongroise (y compris les peintres abstraits) était à peine tolérée par la police culturelle officielle. Pourtant, dans le même temps, le gouvernement essayait de prendre contact avec de grands artistes d'origine hongroise vivant à l'étranger.
C'est pour cette raison que l'exposition Vasarely fut accueillie à la fois avec curiosité mais aussi avec critique de la part de la scène locale.

Le second événement eut lieu durant le vernissage de cette exposition, lorsque Jànos Major, l'un des artistes les plus intéressant et mystérieux de l'avant-garde hongroise, protesta de façon singulière, en dissimulant un petit carton sur lequel était écrit « Vasarely Go Home » et qu'il montrait de temps au temps aux personnes invitées.

La vidéo d'Andreas Fogarasi consiste à s'entretenir avec des acteurs de cette scène locale de 1969, lesquels essaient de dépeindre le contexte politico-culturel de l'époque et de commenter cette action.

Les pièces en marbres sont à la fois des éléments d'architecture qui induisent une circulation, des cimaises sur lesquelles on retrouve des photographies, des paravents qui ne fonctionnent pas tout à fait, des boucliers défensifs, des obstacles pour le visiteur. Leur surface externe, lisse et propre, évoque les plaques de couverture des façades d'immeubles modernes. L'envers est celui du marbre brut, rugueux et sale, annotés par les ouvriers marbriers.

Trois ensembles se correspondent :

Le premier, "Vasarely Go Home", reprend les images extraites ou redécouvertes par Andreas Fogarasi du vernissage de l'exposition de Vasarely. Les photographies en noir et blanc proviennents des deux photographes présents lors du vernissage, et les images en couleur sont extraites d'un documentaire de la télévision.

Le deuxième reprend par analogie des points de vue d'architecture, reprenant encore une fois des formes modernes et universelles que l'on retrouvait dans le travail d'artistes comme Vasarely. Andreas Fogarasi a réalisé ces photographies sur des lieux différents qui ont en commun un répertoire de formes et des similitudes conceptuelles. Le titre de cet ensemble "La cité polychrome du bonheur" évoque justement ces préoccupations des années 60 et 70, lorsque Vasarely désirait que son vocabulaire formel simple et ses couleurs vives puissent se retrouver dans l'ensemble de la société.

Enfin, la troisième oeuvre "Circles and Squares", montre comment les pictogrammes actuels utilisent cette simplification pour rechercher une forme d'efficacité visuelle compréhensible pour tous, rappelant le concept de Vasarely de "folklore planétaire". Dans ce projet, se retrouvent ensemble plusieurs logos de différentes organisations culturelles nationales comme le British Council ou l'Institut Goethe. À l'image de l'agence gouvernementake hongroise qui avait invité Vasarely à Budapest, ces différentes structures en faveur des échanges artistiques essaient de faire valoir leur nation comme raynnante. Elles se retrouvent ici sans hiérarchies, sans spécificité.

 

Le projet "Vasarely Go Home" a été produit par le musée Reina Sofia à Madrid en 2011.